Les bastides provençales
Les bastides sont apparues à la fin du 17e siècle autour des villes provençales et se sont développées tout au long du siècle suivant sur le territoire. Ces grandes maisons de maîtres, agrémentées de terres agricoles et d’un jardin richement arboré, étaient les résidences secondaires des classes les plus aisées. La bastide est un bâtiment carré ou rectangulaire à la toiture composée de tuiles rondes typiquement méditerranéennes. Sa façade est symétrique et comporte plusieurs ouvertures. Construite en pierre calcaire locale, elle est recouverte d’un enduit couleur ocre. De nombreuses bastides sont aujourd’hui privées mais certaines se visitent, comme la bastide de Romégas, au pied de la montagne Sainte-Victoire, ou encore la bastide Neuve, à Allauch, connue pour être la maison de vacances de Marcel Pagnol.
Les cités minières du Nord-Pas-de-Calais
Dans le cadre du paternalisme des compagnies minières de charbon, les cités minières du Nord-Pas-de-Calais émergent dès le 19e siècle. La plus ancienne est le coron, avec ses petites maisons en brique attenantes les unes aux autres, qui s’étalent sur des centaines de mètres. Le coron de l’église, à La Sentinelle, en est un exemple. Les cités pavillonnaires, puis cités jardins, comme la cité Bruno, à Dourges, apparaissent ensuite, offrant un meilleur confort aux ouvriers. Si toutes ces maisons semblent identiques, une grande diversité architecturale existe en réalité : les cadres ont par exemple des maisons plus décorées, plus isolées. Les compagnies cherchent aussi à se distinguer les unes des autres et déploient chacune un style architectural qui leur est propre. Cette variété est aujourd’hui un atout patrimonial : en 2012, 353 biens du bassin minier ont été inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'humanité de l’Unesco.
Les maisons à colombages d’Alsace
Bien que l’on retrouve la trace de constructions à structure de bois au Néolithique, la maison à colombage typique d’Alsace apparaît au Moyen-Âge. Le bois, abondant grâce à la proximité des Vosges, était alors facile d’accès et peu coûteux. Les techniques de construction se sont enrichies au cours des siècles, notamment sous l’influence de l’Allemagne voisine, mais toutes ces maisons présentent les mêmes caractéristiques : une ossature en pans de bois, un hourdage – le remplissage entre les espaces vides des poutres du colombage - en briques, moellons, torchis ou plâtre, et un toit pentu aux tuiles d’argile plates. Leur ornementation dépend de la richesse des propriétaires : certains pans sont sculptés, peints ou marqués de symboles religieux ou professionnels. Pour les admirer, rendez-vous dans les villages d’Eguisheim ou de Riquewhir, ou encore dans le quartier de la Petite Venise, à Colmar.
Les cases kanak de Nouvelle-Calédonie
La case ronde est l’élément architectural du pays kanak, construite intégralement grâce aux matériaux végétaux issus de la forêt : bois pour la structure, bambou ou bois tressé pour les murs, chaume et herbes pour le toit, fibres végétales pour les liens…. Son architecture est parfaitement adaptée au climat : sa forme ronde est résistante aux vents forts et aux cyclones, la forte pente de son toit permet un écoulement rapide de l’eau de pluie, la couverture de paille utilisée garantit un confort thermique quelle que soit la saison. La construction d'une case kanak repose sur une forte dimension collective et symbolique. Une flèche faîtière, élément traditionnel de l’habitat kanak, orne le toit de la grande case cérémonielle d’un clan. Aujourd’hui, les grandes cases restent des repères culturels essentiels dans de nombreux villages kanaks.
Les fermes bressanes de Bourgogne-Franche-Comté
Les fermes bressanes témoignent d’un riche passé agricole. Leur structure en trois bâtiments n’a pas changé depuis le Moyen-Âge : l’habitation, la grange, l’étable. Une cheminée dite sarrasine orne le toit de certaines d’entre elles et marque la richesse et la piété des propriétaires. Les fermes sont basses et allongées et leur orientation nord/sud est soigneusement étudiée, afin de réduire leur prise aux intempéries. Pour s’établir, les fermiers privilégiaient les points hauts du bocage afin d’éviter les zones humides et marécageuses. Traditionnellement construite en pans de bois et en terre – la brique est arrivée ensuite -, la ferme bressane témoigne d’un véritable savoir-faire dans l’usage de la terre argileuse, pour confectionner le torchis ou le pisé. Quelques fermes traditionnelles sont protégées au titre des Monuments historiques, parmi lesquelles la ferme de la Forêt, à Courtes, qui se visite, ou encore la ferme du Colombier, à Vernoux (Ain).
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