Construction vers 1760-1765 Le bâtiment principal de la médiathèque Barquissau se situe en milieu de parcelle. Il donne d’un côté sur la Rue des Bons Enfants et de l’autre sur la petite rue du collège Arthur qui joint deux rues très commerçantes : la rue Victor le Vigoureux (ancienne rue du canal Saint-Etienne) et la rue François de Mahy. Le bâtiment est construit à l’époque de la Compagnie des Indes en même temps que l’église, l’hôtel de ville, la poudrière, la prison et certaines marines du quartier. Les travaux ont probablement démarré vers 1760 pour être achevés en 1765. L’édifice est alors la maison du Commandant, le Sieur Gabriel Dejean, à la tête des quartiers de Saint-Pierre depuis 1736. Son architecture sobre est caractéristique des premières constructions en pierre de l’île. Les poutres et les planchers sont en nattes abattus sur place. Le mortier est fait d’un mélange de mélasse et de chaux. Il semble que le bâtiment ait aussi servi d’entrepôt à la Compagnie des Indes Orientales jusqu’au début du 19ème siècle. On y stockait alors café, riz, maïs, orge, coton, indigo, vanille, ylang-ylang, ... La maison sera cité en tant que « Vieux Gouvernement » dans un ouvrage de Jules Hermann : « édifice à trois étages qui a servi à l’éducation de la jeunesse ». Effectivement, en 1815 le bâtiment est transformé en collège pour les « frères Lazaristes ». Il fut ensuite laïcisé par arrêté du Gouverneur Samary le 2 juillet 1901 et est devenu propriété communale en 1904. L’établissement fut fréquenté par Jean-Baptiste Lislet-Geoffroy, né le 23 avril 1715 à Saint-Pierre qui fut le premier métis à être nommé en 1803 à l’Académie des Sciences. François de Mahy fréquenta également les bancs du collège ; né le 22 juillet 1822, il fut docteur en médecine, député de La Réunion, ministre de l’Agriculture puis ministre de la Marine et des Colonies. Les frères enseignent aussi à de nombreux futurs maires de la commune : Frappier de Montbenoit (maire en 1822), Choppy-Dubosquet (1836), Auguste Motais (1838), François Isautier (1888), ... Les hommes de lettre ne sont pas en reste dans cette belle liste : ainsi le collège voit passer Aimé Merlo né le 30 juillet 1880. Plus connu sous le pseudonyme de Ary Leblond, il écrivit en duo, avec son cousin Georges Athénas alias Marius Leblond, une œuvre majeur dont « En France » qui leur valut le prix Goncourt en 1910. Dans cette liste non exhaustive, il ne faut pas oublier Raphaël Barquissau, né le 8 juin 1888 à Saint-Pierre. De brillantes études le mèneront jusqu’à Paris où il obtint son agrégation et un doctorat en lettres en 1920. Son sujet de thèse était les poètes créoles du 18ème siècle, Evariste de Parny et Antoine Bertin. Il n’eut de cesse de promouvoir les poètes de son île natale, auxquels il rendit de fréquents hommages dans son œuvre abondante. Ses propres talents de poète reflètent souvent la nostalgie des îles et de « leur soleil attirant ». Admirateur de Leconte de Lisle, il fut qualifié de « dernier romantique français ». Professeur de philosophie au lycée Carnot jusqu’à sa retraite, Raphaël Barquissau fonda l’Académie de la Paix dont la première publication paraît en 1950. Il en assurera la présidence jusqu’à sa mort. Il fut également membre de l’Académie de la Réunion, société savante fondée en 1913 par Jules Hermann et membre de l’Académie de Madagascar. Elu le 4 mai 1945 à l’Académie des sciences d’Outre-Mer en remplacement de Charléty, décédé, il fut officiellement reçu à cette assemblée le 5 avril 1946 par son compatriote l’Amiral Lacaze. Il la présida brièvement, en 1960, avant de s’éteindre l’année suivante le 20 novembre 1961 à Paris. La médiathèque porte aujourd’hui son nom et a hérité en 1988 d’une partie de sa vaste bibliothèque grâce à sa fille, Hélène Minet-Barquissau.
Médiathèque Raphaël Barquissau
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Localisation
rue du collège arthur, La Réunion, La Réunion, France
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Accès
Rue du Collège Arthur
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Site internet
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Téléphone
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À propos