La construction du patrimoine en Europe s’appuie ainsi sur de grandes conventions, notamment la Convention pour la sauvegarde du patrimoine architectural de l’Europe (1985) ou la Convention européenne pour la protection du patrimoine archéologique (1992).
La rencontre entre culture et public européen débute dès 1975, avec le succès de la campagne « L’Europe, un patrimoine commun », visant à valoriser le patrimoine dans tous les États-membres du Conseil de l’Europe. En 1991, les Journées du patrimoine, initiative française depuis 1984, deviennent officiellement les Journées européennes du patrimoine.
Ainsi, au fil des ans, la démocratisation du patrimoine et l’accès à une culture partagée se font de plus en plus prégnants dans l’espace européen, au bénéfice de tous les publics, des institutions et de l’Europe.
Les Journées européennes du patrimoine, fédérer par la culture
Chaque année, ce sont des lieux d’exception, des lieux chargés d’histoire, des lieux témoins de la construction européenne qui sont ouverts au public, avec cet objectif de rendre l’héritage culturel européen accessible à tous. Les Journées européennes du patrimoine sont aussi l’occasion pour l’Europe de rappeler l’importance de se rassembler autour d’un projet européen commun, et la nécessité de prendre en compte la diversité des cultures et la richesse de chaque tradition, qui forment, ensemble, un patrimoine commun.
Ainsi, le Conseil de l’Europe et l’Union européenne se saisissent des Journées européennes du patrimoine pour créer un climat propice au partage et à l’appréciation de chaque culture européenne, pour sensibiliser les publics et les différentes institutions à l’impératif de préserver le patrimoine commun, et pour faire de ce dernier un levier d’action au service d’une société plus inclusive.
Label du Patrimoine européen, témoin de l’histoire
Les Journées européennes du patrimoine sont devenues un véritable temps fort de la culture européenne avec chaque année, des milliers de sites et monuments qui dévoilent au public leurs trésors. Et pour aller plus loin dans cette démarche de valorisation culturelle, quelques pays, dont la France, ont lancé l’initiative d’un Label du Patrimoine européen dès 2005. Repris en 2011 par l’Union européenne, le Label Patrimoine européen vise à mettre en lumière des sites ancrés dans l’histoire de l’Europe ou de la construction de l’Union européenne.
Avec ce label, l’Union européenne souhaite donner des clés de compréhension aux citoyens européens afin qu’ils s’approprient pleinement l’histoire de l’Europe, la construction de l’Union et l’interculturalité européenne. Cela se traduit notamment par les engagements pris par les sites qui se voient attribuer ce label, tels que développer des activités artistiques au niveau européen, garantir le multilinguisme dans les outils de médiation culturelle ou encore faciliter l’accessibilité à tous les publics.
Monuments, biens culturels ou encore lieux de mémoire, 48 sites dans une vingtaine de pays européens sont aujourd’hui labellisés « Patrimoine européen », dont 5 en France.
Le ministère de la Culture, direction générale des patrimoines et de l’architecture (mission du patrimoine mondial) organisera une réunion pour faire le bilan des dix années d’existence de ce label avec les coordinateurs nationaux et les gestionnaires de sites labellisés, en présence de représentants de la Commission européenne, à Strasbourg, les 27 et 28 janvier 2022.
Les Itinéraires Culturels du Conseil de l’Europe, faire converger valeurs et patrimoine européens
Les Itinéraires Culturels du Conseil de l’Europe (ICCE) sont aussi un rendez-vous européen au service du patrimoine partagé. Projet porté par la France dès 1987, sur l’initiative de Catherine Lalumière, alors Secrétaire Générale du Conseil de l’Europe, les ICCE incarnent des parcours à la croisée du voyage et de la découverte, du mélange des cultures et des individus, et des valeurs européennes comme la démocratie culturelle ou les Droits de l’Homme.
Pour être certifiés, les Itinéraires Culturels du Conseil de l’Europe se doivent de porter un ou plusieurs projets qui font écho aux cinq domaines d’actions prioritaires de l’Europe : la coopération en matière de recherche et développement, la valorisation de la mémoire, de l’histoire et du patrimoine européen, les échanges éducatifs et culturels pour les jeunes citoyens européens, la culture contemporaine et la pratique artistique, le tourisme culturel et le développement durable. Tous les ICCE qui répondent aux critères d’éligibilité – et qui doivent par ailleurs être communs à au moins trois pays européens – sont réévalués tous les trois par le Conseil de l’Europe, afin de garantir leur vocation culturelle, historique et européenne.
Sur les 47 ICCE aujourd’hui certifiés, 31 traversent le territoire français, du chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, à la route européenne de la céramique en passant par les promenades architecturales Le Corbusier.