
Véritable institution en Bretagne, le fest-noz, ou « fête de nuit », a intégré la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2012. Une réputation qui dépasse les frontières régionales. « Quand on demande aux touristes et aux Bretons ce que représente la Bretagne, ils répondent presque tous le ‘fest-noz’ en premier », explique Stefañ Julou, coordinateur de l’association Tamm-Kreiz, dont le rôle est de diffuser, d’observer et d’aider à l’organisation de fest-noz. Ces rassemblements festifs sont avant tout basés sur la pratique collective de danses traditionnelles bretonnes. « A la fin du Moyen-Âge, on pratiquait déjà des danses en ronde ou en chaîne, avec des pas qui se répètent indéfiniment », explique Vincent Morel, conservateur et animateur de réseau Haute-Bretagne pour l’association Dastum, dont la mission est de collecter et de transmettre le patrimoine oral de Bretagne.
« On retrouve aussi des familles de danses plus récentes, ‘à figure’ apparues au XIXe siècle, qui se pratiquent par quatre ou par huit, et enfin, de couples. La plupart du temps, un seul fest-noz comporte l’ensemble de ces danses », poursuit-il. L’annulation de ces fêtes pendant la crise sanitaire a rappelé la fragilité de ce patrimoine vivant, qui ne tient qu’à un fil : celui tissé par les associations, artistes et techniciens. « Le regard du grand public change. Le fest-noz n’est pas une simple fête folklorique locale. Il comporte une valeur universelle et patrimoniale, reconnue par l’UNESCO », conclut Vincent Morel, qui a participé à l’élaboration du dossier d’inscription. Plus d’un millier de fest-noz sont organisés chaque année dans la région. On en trouve également dans les départements limitrophes et même en Ile-de-France