Depuis le télégraphe optique inventé en 1794 par le Français Claude Chappe jusqu’aux moyens de détection et de communication par satellite en passant par le radar, les moyens inventés par les hommes pour échanger sur de longues distances constituent un véritable patrimoine technique souvent méconnu. À l’occasion de cette nouvelle édition des Journées européennes du patrimoine, partez à la découverte des systèmes de télécommunications qui existent. Pour vous aider à préparer des visites originales et surprenantes, voici un tour d’horizon des sites à découvrir.
Le radar : un outil pour détecter
Au fil des époques, l’évolution des moyens de communication et des outils apporte des solutions aux problèmes de la distance et du temps entre l’émetteur et le récepteur. Invention anglaise des années 1920, le radar ou Radio detection and ranging désigne un appareil qui émet des ondes électromagnétiques pour détecter tout type d’objets, plus ou moins lointains, et d’en déterminer la distance, la direction et d’en calculer la vitesse. À la veille de la Seconde Guerre mondiale, la Grande-Bretagne possède un réseau de radars pour protéger ses côtes des attaques navales et aériennes. Durant ce conflit, chaque belligérant va développer cette technique. On trouve encore aujourd’hui sur le littoral français des vestiges d’anciens radars allemands qui servaient à détecter les avions alliés comme à Douvres-la-Délivrande avec la Station Radar 44, unique et authentique station de détection aérienne de la Luftwaffe située juste derrière les Plages du Débarquement
Après la guerre, la technique du radar trouve des applications civiles et scientifiques, comme dans la santé ou la radioastronomie. En Sologne, l’Observatoire Radioastronomique de Nançay (Centre-Val de Loire) a débuté avec deux anciens radars allemands installés sur un vaste terrain en 1953 pour écouter l’espace. Aujourd’hui, il dispose du quatrième plus grand radioscope décimétrique au monde et ouvre ses portes chaque année à l’occasion des Journées européennes du patrimoine. À Marseille, l’Observatoire créé en 1702 abrite, sur le plateau Longchamp, le grand télescope de Foucault à miroir de verre de 80cm ainsi que la grande lunette de Merz-Eichens.
Antennes et paraboles, quelles différences ?
L’antenne sert à émettre ou à recevoir un signal sur différentes fréquences. Il existe plusieurs tailles et modèles d’antenne, chacune avec des spécificités et des besoins qui lui sont propres : il y a des antennes pour capter les ondes radiophoniques, celles d’un émetteur de télévision, d’un satellite ou les antennes actuelles capables de nous fournir simultanément Internet et le téléphone mobile.
Avec l’envoi de satellites dans l’espace, à partir des années 60, une étape majeure dans la technologie est franchie : c’est le début des antennes paraboliques avec leur réflecteur (ou parabole) permettant de capter, concentrer et focaliser les signaux vers un récepteur qui va décrypter et convertir les informations reçues. C’est ainsi que le 11 juillet 1962, le Centre de Télécommunication Pleumeur-Bodou (Côtes d’Armor) retransmet, pour la toute première fois et en direct, les images de télévision en mondovision via le satellite américain « Telstar ». Pour les Journées européennes du patrimoine, les visiteurs revivront ce moment historique en se glissant dans la peau des ingénieurs de l'époque, quelques minutes avant de recevoir les premières images. Ils devront résoudre une enquête sous forme de mini-jeux avec des indices cachés tout autour de l’antenne afin de déclencher son moteur. Pour une visite libre et inédite de l'antenne PB 1 et du Radôme, sa protection classée « Monument Historique ». Transformé aujourd’hui en Cité des Télécoms, ce centre permet aux visiteurs de revivre ce moment historique comme les ingénieurs et techniciens de l’époque.
Les 21 et 22 septembre, les occasions d’en apprendre davantage sont nombreuses, depuis la visite de la Maison de la Radio et de la Musique ou du siège de France Télévisions à Paris jusqu’à la balade en forêt autour de l’antenne de télécommunications installée aux alentours de Vergeroux (Charente-Maritime) ou à la vingtaine de sémaphores imaginés par Claude Chappe qui demeurent encore en France. Autant d’occasions d’explorer les nombreuses voies par lesquelles nous échangeons les uns avec les autres, depuis le XVIIIe siècle jusqu’aux connexions numériques actuelles.