Le parfum de fleurs du Pays de Grasse envoûte l’UNESCO

Rose, jasmin, tubéreuse… L’association de ces fleurs séduit les amateurs de parfum, dont les habitants du Pays de Grasse ont longtemps détenu le secret de fabrication. Un savoir-faire aujourd’hui reconnu par l’UNESCO.
L’art de composer le parfum en Pays de Grasse est un savoir-faire inscrit au patrimoine culturel immatériel de l’humanité depuis 2018, tout comme la culture de plantes à parfum, la connaissance des matières premières naturelles, et leur transformation.

Quelle est l’histoire qui se cache derrière un flacon de parfum ? Pour le savoir, direction Grasse sur la Côte d’Azur, à la découverte de ses champs de fleurs. Leur culture, la connaissance des matières premières naturelles, leur transformation, mais aussi l'art de composer le parfum sont autant de savoir-faire inscrits à l’UNESCO comme patrimoine culturel immatériel. Une transmission assurée par toute une chaîne de professionnels : cultivateurs, greffeurs, cueilleurs, courtiers, techniciens d’atelier, distillateurs, chimistes, souffleurs de verre, laborantins et parfumeurs… Et qui remonte au Moyen-Âge. « La ville de Grasse était l’une des capitales des tanneurs jusqu’au XVIe siècle », raconte Jean-Pierre Leleux, ancien maire de la commune et actuel Président de l’Association patrimoine vivant du Pays de Grasse Les artisans parfumaient leurs cuirs bruts – notamment les gants, très à la mode – pour les désodoriser, avant de les exporter en Italie. Les parfumeurs se sont ensuite rassemblés dans une véritable profession et ont perfectionné, au XIXe siècle, des procédés de techniques d’extraction. « Grasse est ainsi devenue le berceau de la parfumerie occidentale », poursuit Jean-Pierre Leleux. La culture des plantes à parfum connaît ensuite son apogée dans la première moitié du XXe siècle : près de 2 000 hectares sont alors cultivés dans le Pays de Grasse, le jasmin en tête (800 ha), suivi de roses (700 ha), de tubéreuses (65 ha), et de nombreuses cultures d’orangers, de violettes, de verveine, et de menthe. Un savoir-faire fragilisé par la mondialisation et la production industrielle d’extraits synthétiques. Résultat : toutes espèces confondues, la culture locale des plantes à parfum se limite aujourd’hui à 40 hectares. La fleur grassoise n’en reste pas moins une composante de l’ADN de ses habitants, qui se réunissent tout au long de l’année pour la célébrer.